les maux plutôt que les mots (charlie)

@Charlie Browns

son poing venait de s'éclater contre ta pommette. il t'avait mis ko. allongé sur le sol, tu n'arrivais même plus à te relever. c'est là que le combat pris fin. tu t'étais bien battu pourtant. mais, ces derniers temps, tu enchaînais les combats et ton corps n'en pouvait plus. c'était la seule façon de l'oublier. de te vider la tête. et de ne penser à plus rien d'autre qu'à mettre des coups. ton corps était rempli de coups, d'hématomes. tous les matins, tu souffrais juste par le fait de te lever ou d'enfiler un tee-shirt. mais, cette douleur, elle prenait toute la place dans ton cerveau. tu vivais avec au quotidien. ce soir, ça n'était pas toi le vainqueur. mais dans tous les cas, tu avais déjà tout perdu depuis longtemps.

t'as repris connaissance quelques secondes après. de longues secondes. t'as pas voulu qu'on t'aide et tu t'es relevé seul. t'as trainé les pieds jusqu'à la rampe proche de l'entrée. c'est là que tu t'es laissé t'écrouler, t'adossant sur le mur derrière toi. t'avais la lèvre et la pommette en feu. sûrement l'arcade ouverte, car tu sentais le sang coulait le long de ta joue. ce n'était pas la joie ce soir. mais, il te fallait juste un peu de temps pour te remettre en route. demain, tu reprenais le boulot et tu n'aurais pas le choix que d'arranger ta gueule cassée. tu avais pris l'habitude ces derniers temps. c'était devenu ton quotidien. t'avais mal au crâne. ça n'arrêtait pas de taper à l'intérieur. tu pris ta tête dans les mains, comme pour essayer de contenir cette douleur et de la maîtriser.

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{  “ les maux plutôt que les mots  ”
feat  }
crédit/ bricole - gif may0osh feat.  @Baz Wheeler  

t'aurais jamais dû venir ici. t'aurais jamais dû lui mentir encore. tu devrais être à ton magasin à poursuivre tes commandes de fleurs pour demain. pourtant, t'as pris la voiture pour venir jusqu'ici. un recoin complètement paumé de la ville, t'avais eu écho de ce qui s'y passait dans les journaux. combat illégaux, trafic de drogue, prostitution parfois mais t'étais loin d'imaginer que baz y passait toutes ses soirées. en parlant de baz, tu n'avais pas eu de nouvelle de lui depuis plusieurs jours. les remords qui remontent à la surface, il avait sans doute fait le choix de t'ignorer pour mieux t'oublier. toi, ça t'avais permisse d'apprendre que tu étais tombée enceinte. secret que tu caches encore et qui encombre ton esprit. tu l'as dit à personne, tu le gardes en toi parce que tu ne sais pas encore ce que tu veux.

tu marches, les talons qui claquent sur le sol. le regard qui s'attarde sur l'espace qui t'entoure. t'es attirée par cette foule qui hurle et applaudisse. tu te fais un passage, tu pousses en t'excusant pour arriver devant. face à cette scène qui te glace le sang. son combat. tu tressautes au bruit des coups, c'est si violent que t'as du mal à regarder. t'aurais envie d'intervenir, tu serais intervenu si tu n'avais pas été enceinte. tu le protèges sans pour autant savoir si tu veux le garder ou pas. un instinct. le corps de baz qui s'éclate par terre, inconscient. putain !

les gens s'éparpillent, te poussent. tu le vois rouvrir les yeux difficilement et s'extirper de là. et plus rien, y a trop de monde. tu le perds de vue. il n'est plus là ou il était. les minutes défilent, t'observes un peu partout et tu le vois proche de l'entrée. " des combats illégaux, vraiment ? " question stupide mais fallait que tu comprennes. tu retires ton gilet et le passes sous ce robinet, une chance qu'il soit juste à côté de la ou était baz. tu l'essors et lui tends. " met ça sur ta tête. " tu t'adosses pour être à sa hauteur. tu poses ton sac. " montre moi. " montre moi la catastrophe dont tu es la cause.

@Charlie Browns

t'as la peau qui pique. sensation que tu as déjà connu des dizaines de fois. sensation qui te ramène à ton enfance. au final, ça te poursuit toujours. quand ta mère avait les poings qui dérangeaient. quand la porte fermée, avec elle, tu étais plus souvent à terre que debout. tu participais à ces combats illégaux comme pour te rapprocher de ta mère. comme pour essayer de comprendre son comportement avec toi. mais, il n'y avait aucune bonne réponse. tes questions restaient vaines. ce soir, le combat avait été trop loin. et tu pensais déjà aux prochains jours. à ceux où tu devrais essayer de ne pas croiser tes proches pour ne pas à avoir à répondre à leurs interrogations. si t'avais pas céder à la tentation ce fameux soir. et puis tous les autres soirs. tu ne serais sûrement pas là à essayer de te mettre minable.

sa voix. c'est sa voix qui vint te ramener à toi. elle ne pouvait pas être là. pas à côté de toi. tu relevas la tête, croisant son regard. celui que t'évites depuis plusieurs jours. tu faisais tout pour ne plus la voir et voilà qu'elle apparaissait devant toi. « qu'est-ce tu fous là browns ? » tu pouvais tellement paraître détestable parfois. tu pris le gilet qu'elle te tendait, sans rechigner d'abord, et le posa sur ton arcade. tu grimaças même. t'étais pas du genre à être douillet mais, ce soir, t'avais l'impression de ne rien pouvoir supporter sur ta peau. « ça va browns, laisse. tu devrais pas être là. » elle voulait t'aider, elle demanda même à voir ton visage en sang. elle était si adorable. elle l'avait toujours été avec toi. depuis la première fois où tu l'as rencontré. tu te rappelles même t'être dit que simon, il avait une sacré chance d'être tombé sur elle. « j'ai pas grand-chose, ça va partir tout seul. » t'avais tendance à minimiser les choses. rien n'était grave chez toi. surtout quand ça te concernait directement. « où est simon ? » elle devait sûrement être au courant à cause de lui. il était au courant de ses mauvaises idées comme celle-là. il avait du vendre la mèche. mais, t'avais beau le chercher des yeux, tu ne le trouvais pas.

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{  “ les maux plutôt que les mots  ”
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crédit/ bricole - gif may0osh feat.  @Baz Wheeler  

les yeux qui détaillent chacune de ses blessures. il était en mauvais point. son arcade semblait doubler de volume. ses grimaces montraient qu'il devait en avoir d'autres. " je suis là, c'est tout " les épaules qui se soulèvent comme pour mais dans le fond, tu savais même pas pourquoi t'étais ici. les questions se multipliaient sans avoir les réponses. ta vie devenait un vrai bordel. tu retires ton gilet que tu mouilles pour lui tendre ensuite. il l'apporte à son visage mécaniquement. " depuis quand tu te soucis de où je dois être ? " les regards qui se croisent. il a raison, tu ne devrais pas être là seule. t'aurais du le laisser avec ses démons mais tu peux pas. c'est impossible, tu te sens trop concernée pour ne rien faire. tu lui demandes qu'il te montre. tu n'es pas médecin, mais tu peux l'aider, t'en es persuadée.

délicatement, tu apportes tes doigts sur le linge mouillé qu'il avait mis sur son visage. tu l'obliges à te montrer. grimace qui se lit sur ton visage tandis qu'il te pose cette question. " il dort... je suppose " tu supposes depuis longtemps. relation qui s'effiloche, amour qui persiste malgré tout. tu aimes mal charlie, terriblement mal. " putain, mais qu'est-ce que tu fais là baz ? dans ce quartier ? à te battre ? " tu l'observes, face à lui. le corps qui garde ses distances, pour son bien et pour le tien. les bras qui finissent par se croiser, tu te relèves. les pieds qui tournent en rond " c'est à cause de moi ? c'est moi ? " ouai, tu veux savoir si t'es la raison de toute cette haine. tu t'arrêtes pour entendre sa réponse. au même moment, un inconnu qui ne regarde pas ou il marche, te bouscule et te pousse légèrement en avant. " et poupée... t'es perdu ou tu travailles ? " les sourcils qui se froncent au manque de jugeote de l'inconnu. " à ton avis, j'ai l'air d'être une prostituée ? " dans ton jean délavé et ton tee shirt acd. aucune chance que tu sois une prostituée. " tu permets... on discute."    

@Charlie Browns

tu n'avais pas été aussi proche d'elle que depuis la dernière fois que vous aviez dépassés les limites. toi qui pourtant aimait tellement le contact physique avec les autres. et encore plus avec charlie. mais, c'était l'interdit. et tu avais dépassé cet interdit. elle est douce avec toi, elle essaie de te soigner. elle ne devrait pas. elle devrait te laisser dans cet état. « tu devrais être avec ton mari tranquillement chez toi. » c'était clairement la logique pour toi. t'étais pas prêt à la voir là. pas prêt à ce qu'elle s'occupe de toi. « c'est pas un endroit pour une femme comme toi. » charlie, c'était une femme qu'il fallait protéger. qu'il fallait éloigner le plus possible de tout ce qui pouvait être un danger. elle devrait avoir une vie paisible. avoir sa petite famille et ne pas dériver de sa ligne de route. et toi, t'es venu déranger toute sa vie. t'es venu mettre un bordel dans sa vie de couple. t'es vraiment un raté.

simon n'est pas là. il est resté seul chez eux. tu apprends donc qu'en plus, charlie est venue seule ici. « t'es inconsciente charlie à venir ici toute seule ! » les esprits se chauffent. vous ne vous comprenez. et pourtant, vous vous posez la même question. qu'est-ce que vous faites ici tous les deux. ni elle ni toi n'avait quelque chose à faire ici normalement. bien sûr que c'était pour elle que tu te battais. pour elle que tu étais là. pas à cause d'elle. mais, seulement pour l'oublier. pour l'effacer de ton crâne. « y'a pas que toi dans ma vie charlie. » t'allais quand même pas tout lui avouer. tu préférais ne pas être sympa avec elle. t'aurais aimé qu'elle s'en aille et qu'elle te laisse comme ça. dans un coin. comme on y laisse ses déchets. « on n'aurait pas dû charlie, tu sais très bien qu'on n'aurait jamais dû faire ça. » et pourtant, tu aurais tout donné pour recommencer. encore et encore. tu relevas la tête lorsqu'un homme s'adressa à charlie, la prenant pour une fille de joie. tu te levas tant bien que mal. tes côtes n'avaient pas été épargnés apparemment. charlie savait se défendre. mais, tu ne pouvais accepter qu'on puisse lui parler ainsi. « qu'est-ce tu veux toi ? casses-toi tout de suite bouffon avant que tu goûtes à mon poing. » t'avais beau être cassé de partout, tu aurais pu encore y mettre tes dernières forces pour défendre charlie. la main tenant tes côtes, tu te tournes vers la jolie brune. « je dois t'oublier browns... »

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" je le sais ça mais je pouvais pas te laisser là " pourtant il était hors de question pour toi de partir sans lui. simon n'avait pas trouvé l'idée de baz inquiétante, toi, elle t'avait glacé le sang. t'aurais pas pu dormir en le sachant ici. baz était devenu à ton insu quelqu'un d'important. les sourcils qui se froncent. " une femme comme moi ? ça veut dire quoi sa ? " tu t'offusques parce que tu veux pas comprendre le positif qu'il y a dans cette phrase. t'es énervée parce qu'il t'ignore depuis des jours mais aussi parce qu'il te surprotège. t'es pas en carton charlie. t'es tellement plus forte et plus surprenante aussi. les mains qui se croisent contre ta poitrine, il fait pas chaud mais tu le sens même pas. tes poils s'irisent. " tu me connais pas baz, tu crois que ça " tu montres l'endroit ou vous êtes " c'est quelques choses qui me ressemble pas mais en vrai, t'en sais rien. tu me connais pas. " t'es tellement plus compliquée. cette fille gentille était finalement une fille bourrée d'angoisse.

ensuite, tu lui dis que t'es venu seule. sous entendant que tu es venue ici pour lui et seulement pour lui. " quoi ? c'est pas ce que je suis depuis le début ? inconsciente ? alors pourquoi sa t'étonnes encore hein " tu le provoques aussi. ouai après tout, vous l'aviez été ensemble. totalement inconscient et animal, vous n'aviez pas réfléchi. vous vous étiez laissé aller sans réfléchir aux conséquences. tu t'arrêtes et lui demandes si c'est toi, le problème. si t'es la cause de toute cette merde dans laquelle il se fourre. les sourcils qui se froncent à sa réponse. tu n'es pas le centre de son monde charlie, il est claire. t'aurais du être soulager mais étrangement t'es presque déçu. tu ne lui réponds pas, parce que tu sais pas vraiment quoi dire. " on aurait jamais dû oui, mais faire ce que tu fais là... c'est pas la solution. " non parce que là, tu ressens le besoin de le sauver. tu t'apprêtais à dire autre chose avant que ce mec ne te bouscule. une prostituée ? sérieusement. tu soupires avant de voir baz se relever. tu comprends rapidement que les choses peuvent dégénérer une deuxième fois. ta main se pose instinctivement sur le haut de son torse. les doigts qui se rappellent " non non arrête... c'est bon. " tu repousses baz pour ne pas qu'il face de bêtise, même si ses paroles te surplombent. " il a quoi le chien de la casse. "  tournes ta tête vers l'inconnu. putain pas sa.. pas maintenant, pas encore. " et cassez-vous ! " que tu dis en direction de cet homme. tes doigts qui retiennent baz. tu l'observes alors qu'il t'avoue vouloir t'oublier. ta gorge se serre. tu peux pas l'oublier en tout cas, pas maintenant, pas après tout ceci, pas après ton rendez-vous chez le médecin. " je t'interdis de faire sa. " et là, tu décides de te retourner vers l'inconnu qui cherchait encore les emmerdes. " alors il aboie plus le toutou ? " provocation de la part de l'inconnu. t'aurais pu ne rien faire mais tu fais ce choix, complètement malade et irresponsable. s'était lui ou toi charlie. baz avait semble-t-il assez souffert pour ce soir. tu fais face à cet homme, les yeux rivés vers lui et ta main qui se serre et qui se décolle pour venir s'écraser sur son visage. tu venais de mettre un coup de poing en plein milieu de son visage. folie passagère " ah putain. " douleur vive qui irradie le long de tes doigts. tu te tournes vers baz " maintenant tu me suis et tu n'as pas le choix ". vous deviez partir, maintenant, tout de suite.

@Charlie Browns

charlie n'a rien à faire ici. parce que s'il lui arrivait la moindre chose, tu t'en voudrais pour le restant de ta vie. tu voudrais la protéger charlie. la même dans un cube en verre et faire en sorte qu'elle ne soit jamais blessée. pourtant, t'es sûrement la cause de tout ses problèmes actuellement. t'es celui qui ramène le mal dans sa vie. charlie, elle n'est pas d'accord avec toi. elle se rebelle, elle n'est plus si mignonne. c'est vrai que tu ne la connais pas tant que ça. tu connais seulement chaque centimètre de son corps. t'as pu le sentir, le caresser, l'embrasser. mais, son cœur, lui reste encore un mystère absolu. « ils sont tous fous ici, puis c'est des chiens d'la casse. » ici, c'était sauvage et les mecs étaient de vrais animaux. s'ils l'avaient vu seules, ils n'auraient pas hésiter une seconde pour lui sauter dessus.

vous aviez été tous les deux inconscients. inconscients et complètement cons. mais, vous n'aviez pas réfléchi à ce moment-là. tu te demandes même quand est-ce que tu réfléchis vraiment à toutes les décisions que tu prends dans la vie. « ce que je fais là ça me regarde browns. je t'ai rien demandé moi. » t'étais vraiment un sale type. elle voulait ton bien et tu la repoussais aussi fort que tu pouvais. en parlant de sale type, fallait bien qu'il y en ait un qui se pointe. il ne respectait pas charlie et ça, tu pouvais pas l'accepter. charlie, c'était un diamant brut. on ne pouvait pas la façonner mais, fallait absolument la protéger. malgré ton état pitoyable, t'étais prêt pour le deuxième round s'il fallait. mais, charlie te retenait du bout de ses doigts délicats. et le mec n'avait pas l'air de lâcher l'affaire. et avant même que tu puisses lui adresser un uppercut, charlie s'en chargea. tu n'as pas de suite compris ce qu'il venait de se passer. elle t'entraîne en dehors du skate park, aussi loin que vous pouvez. tu rigoles, te retournant encore pour voir la face de ce vieux gland. « c'est que tu as de la poigne miss browns. » tu regardes sa main, elle a sacrément bien tapé. « on va devenir une bande de bras cassés à nous deux. » tu passes du blessé à l'infirmier. à chaque fois que vous êtes à deux, il faut absolument que vous vous fassiez mal. à croire que c'est inévitable. tu lui embrasses sa main, comme si un baiser pouvait réparer le mal. t'avais déjà entendu parler de ce fameux bisou magique. charlie, elle était tellement séduisante. face à elle, t'étais un autre homme. elle te rendait fou. et c'est pour ça qu'il fallait bien que tu t'éloignes d'elle. que tu l'oublies. « on devrait pas être ensemble... » parce qu'à tout moment, tu pourrais déraper. à tout moment, tu pourrais encore mentir à ton meilleur ami. t'avais une douleur qui t’irradiait les côtes. un bras contre ton torse, t'essayais tant bien que mal de faire celui qui ne ressentait rien. physiquement. moralement. tu devais être un roc baz.