Playing with fire | Charlie Hamilton

→ J'ai eu mon diplôme d'infirmière à l'âge de 27 ans et j'ai tout de suite trouvé un poste dans un service d'oncologie pédiatrique. Est ce que c'était le meilleur service pour commencer ? Probablement pas. Est ce que j'aurais changé si j'avais pu revenir en arrière. Absolument pas. J'ai encore des souvenirs des premiers mois ou je pleurais tous les soirs en rentrant chez moi. C'était dur de voir ces petits bouts souffrir ainsi, mais en contre parti il y avait toutes ces petites victoires que l'on obtenaient : les sourires, les câlins, les dessins et parfois les rémissions.
→ Je suis partie en tant qu'au pair à l'âge de 19 ans. J'avais trouvé une famille dans le sud de la France où je suis restée un peu plus d'un an. C'était génial et parce que j'aimais vraiment ce que je faisais, que j'oubliais tous mes soucis quand je m'occupais de mes deux petits chats, j'ai décidé de continuer. Du coup après la France, j'ai été prendre un autre job en Espagne. Personne ne m'avait prévenu qu'il y avait autant de sortes de tapas à gouter. J'ai mis deux ans avant de quitter ce beau pays pour une dernière petite mission de quelques mois à Monaco. C'est là que je suis devenue accro à la F1.
→ Depuis que je suis adolescente, je soupçonne que quelque chose ne va pas avec moi. J'ai tendance à ne pas me sentir bien, à être tout le temps épuisée, mais ne pas réussir à dormir pour autant. Il m'arrive de me faire du mal, de repousser les gens autour de moi pour qu'ils ne soient pas témoin de ma souffrance. J'ai récemment consulté un psychiatre, j'avais besoin de réponse. Il m'a diagnostiqué une dépression, mon fardeau que je me traine depuis des années maintenant. Il a également évoqué une possibilité de trouble déficitaire de  l'attention. Cela expliquerait mon obsession pour que tout soit en ordre, de devoir tout sortir pour tout re ranger - et abandonner ma tâche en plein milieu car je n'ai plus la force de continuer -.
→ C'est après une rupture que je me suis mise sur un site de rencontre. Je ne cherchais pas à trouver l'homme de ma vie, je voulais juste un homme prêt à satisfaire tous mes besoins sexuels. Et j'en avais beaucoup. J'étais plutôt novice, habituée à du classique un peu emmerdant... Alors forcément quand il a commencé à me parler, à me dire tout ce qu'il aimerait me faire, j'ai craqué et je l'ai fait venir dans mon petite appartement. Pour notre premier rendez vous, nous n'avons fait que parler. Pourquoi ? Parce que ma timidité avait pris le dessus sur tout. Mais la fois suivante, il m'a fait découvrir une part de moi même que je ne connaissais pas. Il a vite trouvé sa place dans ma vie, un maître, un dominant... Lui tout simplement.
→ Fan inconditionnelle de Daniel Ricciardo, un pilote de F1, lorsque le grand prix de Las Vegas a été annoncé, je me suis promise d'y aller pour le voir. Et je l'ai fait. J'ai dépensé bien plus d'argent que je n'aurais du, mais j'ai réussi à avoir des places avec entrée dans le paddock. Mon chouchou ne roule plus, mais je me dis qu'il y a toujours une chance que je le croise à un moment donné durant ce merveilleux weekend. Oui, même à 32 ans, je suis prête à être une fan girl.
→Cet homme que je fréquente depuis plus de deux ans maintenant, et bien il y a quelque chose qui a changé entre nous. Au début, c'était purement pour du sexe que l'on se voyait. Petit à petit, nous nous sommes rapprochés. Je ne sais pas quand exactement tout a basculé, peut être que c'est le jour ou il m'a appelé "bébé", ou bien quand il m'a pris dans ses bras pour un câlin d'une extrême tendresse... Je ne me suis pas vue tomber sous son charme et pourtant... Il a une femme et des enfants, je ne devrais même pas songer à vouloir plus avec lui, mais je l'aime un peu plus que je ne devrais quand même. Je crois que lui aussi.
→ Un soir en rentrant du boulot, j'ai trouvé un carton avec deux chatons à l'intérieur. Ils étaient mal en point, vraiment petit, alors je les ai ramené chez moi et je m'en suis occupée nuit et jour. Les deux pépères ont vite repris du poil de la bête et sont devenus de vrais terreurs. J'adore les retrouver après une journée de boulot intense, je me fous bien qu'ils me fasses des bêtises à longueur de temps. J'aime mes petits chats.
→ Il y a quatre semaines de ça, j'ai perdu un patient dont je m'occupais depuis longtemps. Le même jour je me suis pris la tête avec l'homme que j'aimais - oui appelons un chat un chat -. Toujours très sanguins, nous nous sommes "séparés". La minute suivante j'étais sur mon ordinateur pour réserver des billets d'avion direction le Costa Rica. J'y ai passé une semaine à aller me baigner, à pleurer au fond de mon lit, à cogiter sur le sens de ma vie... Et quand je suis revenue en ville, j'avais un message de sa part qui me disait qu'il ne pouvait pas se passer de moi, qu'il m'aimait trop pour ça et qu'il était désolé. Je m'étais empressée de lui répondre la même chose et le soir même nous nous étions retrouvés.
→ J'ai beau être en conflit avec ma famille, je suis une tata gâteau avec mes deux nièces. Des que je peux, je vais les voir et je les couvre de cadeaux aux grands damnes de leurs parents. J'adore les faire sourire et les emmener dans des virées insolites. C'est mon rôle de tata folle dingue.
→ Ce matin en me réveillant, j'avais l'impression d'être patraque, comme si une grippe était prête à me tomber dessus. J'étais nauséeuse et fatiguée, du coup j'avais appelé le boulot pour rester au lit. Ma couette m'avait tenu compagnie pendant une bonne partie de la journée avant que mon téléphone ne se mette à sonner. C'était mon rappel pour ma pilule. C'est en sortant la nouvelle plaquette que je m'étais rendue compte que je n'avais pas eu mes règles. Rien. Nada. Tout mon sang avait migré très très loin de mon cerveau et j'avais fait un mini vagal avant de ressaisir. Je m'étais empressée d'aller faire un test, en panique, et le résultat positif n'avait pas eu vraiment l'effet escompté. J'aurais pu être heureuse, nous avions déjà discuté de cette possibilité, de si un accident devait arriver... Mais ça n'aurait pas du arriver. Avec ça, c'était sur il allait vouloir me quitter. Mais choisir entre lui et un bébé, c'était un choix impossible. C'était... C'était le début de ma fin.